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"Pas un livre dans les niches ombragées du grand chêne. Dans la circulation lente de ses racines rugueuses en l'air surchauffé. Pas un livre près de la fontaine. S'ouvrent seulement les ailes d'un papillon hospiton cousin du flambé. Son ombre est un filet d'eau espérant l'envolée. Pas un livre à cheval sur la porte du jardin. Pas un livre au barracòne des brebis dorées. Ni dans la pente de San Biaggiu s'écroulant chaque jour dans la Casaluna. Pas un livre dans les filets que l'on retire de l'aube".

Sans doute composés entre 1939 et 1943, ces poèmes sont la première œuvre de Boris Vian. Il devait beaucoup plus tard les reprendre, corrigeant ou supprimant certaines pièces, preuve de l'importance qu'il leur attachait. Impertinence, humour, sens de la dérision et du pastiche : tels sont les traits les plus caractéristiques de ce poète de vingt ans. Et aussi un goût immodéré pour la rime, le calembour, le jeu verbal et prosodique - où se profile déjà le futur auteur de chansons. Par-delà les tristesses et les émotions intérieures d'un jeune écrivain décidément surdoué, on perçoit en bien des pages les hardiesses et les amusements d'un Boris Vian résolument décidé à vivre.

La poésie : faire exister ce qui n'existe pas. Poussez la porte des mots et vous entendrez sonner les cloches du réel, du possible, de l'impossible qui n'est pas français comme chacun sait.

Des comptines qui pépient Comme autant d'oiseaux joyeux Invitent à la promenade Sous le couvert des arbres Ou le long des sentiers, Pour découvrir qui Se cache dans les fourrés, S'abrite sous une écorce Ou se tapit dans les taillis.

Oui, jusqu'au bout de sa vie, et avant ce dernier chef-d'ouvre que sera Morale élémentaire, Queneau est resté poète, dans cette étrange zone intermédiaire où le lyrisme et la satire font bon ménage. Une ouvre qui se mérite, car ses vertus de séduction trop évidentes cachent souvent sa profondeur. Une sensibilité qui rougirait de s'exhiber, un sens du comique qui sert d'exorcisme. Une modernité qui se paie le luxe d'utiliser encore le vieil alexandrin ou le sonnet prétendument disparu de la poésie moderne, un goût des mots inséparable d'une appréhension dramatique de l'existence et du monde. Questions multiples, légèrement posées, et si lourdes ! Qui a mieux que lui, dans la poésie française, illustré l'esthétique préconisée par Apollinaire en 1917, dans sa conférence sur L'Esprit nouveau et les poètes ? : Il n'est pas besoin pour partir à la découverte de choisir à grand renfort de règles, même édictées par le goût, un fait classé comme sublime. On peut partir d'un fait quotidien : un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers. Claude Debon.

Recueil de comptines sur le thème du jardin et de tous ces habitants.

" Anthologie " est un mot savant et ambitieux ; et Pierre Delanoë n'est ni l'un ni l'autre. Au plus, son ambition a consisté à réunir quelques unes des plus belles fleurs cueillies dans le grand jardin de la poésie française, agrémentées de portraits poétiques des auteurs. Un jardin placé sous les couleurs du Lai du chèvrefeuille de Marie de France et qui, de Charles d'Orléans à Charles Trenet, mêle les arborescences de tous ces siècles en faisant se côtoyer les effloraisons, poèmes, chansons, des classiques et des modernes. Pour exprimer encore mieux le charme et les parfums des lieux, il a demandé à des comédiens, à des chanteurs, de dire certains poèmes. Qu'ils soient remerciés pour leur disponibilité et leur talent. Leurs voix vous accompagneront désormais dans la promenade à laquelle nous convie Pierre Delanoë, à la rencontre des poètes et des poèmes de ce jardin merveilleux.

Au bord d'un chemin, une femme gît, en décomposition. Passant par là au bras de son aimée, un poète se délecte de cette vue infâme. Clémentine Beauvais revisite avec audace le célèbre poème «Une charogne» de Charles Baudelaire. Elle imagine le destin de cette femme que l'histoire a bafouée, la faisant prostituée, chirurgienne, avorteuse, puis tueuse en série. Un court roman à la forme inventive, impertinent et engagé.

On entend souvent dire que la poésie est l'expression de la mélancolie et du spleen, le sourd lamento de la détresse humaine. Et parce que nombre d'entre eux sont noctambules comme les chats, ou qu'ils noient leur chagrin dans l'alcool, on ajoute même que la nuit tous les poètes sont gris... C'est bien mal les connaître! Les poètes aiment aussi l'humour, le burlesque, la satire, les foucades, la dérision. Les poètes aiment aussi le rire. Pour preuve, les fatrasies du Moyen Âge, les fantaisies dadaïstes et les jeux de l'Oulipo. Pour preuve, les poèmes de jules Laforgue, Raymond Queneau, André Frédérique, Robert Desnos, Andrée Chedid, Jacques Roubaud, Jean Tardieu, tous présents dans cette anthologie. Bleu, blanc, rouge, rose parfois... Dans ce livre, l'humour n'est pas toujours noir. Histoire de vous en faire voir de toutes les couleurs !

Sous forme de poèmes, l'auteure cherche à retrouver la petite fille blessée qu'elle a été. Elle cherche à mettre des mots sur les abus sexuels subis pour en évacuer la douleur et la "transformer en quelque chose de bienfaisant et vivifiant". Des poèmes, pleins de pudeur et de sensibilité, regroupés en trois parties aux titres évocateurs : flotter, couler, nager. [SDM].

Sous le titre bénin de Fables, La Fontaine a écrit l'un des livres les plus célèbres - et peut-être le plus populaire - de notre littérature. Ses Fables, qui imitent Esope, Horace et Phèdre, parfois Marot ou Rabelais, ou encore l'Indien Pilpay constituent pour deux raisons un monument impérissable : d'abord, elles sont destinées aux enfants qui ne cesseront jamais, plusieurs siècles après la mort de l'auteur, de les apprendre par coeur et de les réciter, les jours de fête, à leurs parents épanouis ; et puis, elles sont pleines de charme, de grâce, de drôlerie et de beautés.

18 fables de Jean de La Fontaine pour initier les enfants à l'oeuvre littéraire, avec de nombreuses illustrations.

Une sélection des fables les plus célèbres.

Peu connues, ces fables sont ici illustrées des oeuvres de F. Peltier représentant les sept vertus, associées chacune à une couleur. Elles amènent le jeune lecteur à la contemplation et à la réflexion.

La poésie peut naître des images aussi bien que des mots, surtout chez un Prévert qui, d'abord homme de cinéma, a un sens aigu de l'image et de ses pouvoirs de suggestion. C'est la confrontation de ces deux moyens d'expression que propose Fatras ou quelques-uns des " collages " auxquels s'applique depuis longtemps Jacques Prévert ont été reproduits parmi les textes qu'il a écrits dans les années 60. On retrouve dans les uns comme dans les autres les thèmes essentiels de son œuvre poétique.

" J'aime ! - Et puis ? - J'aime ! - Et qui ? - Je n'aime rien chut - J'aime " Paul Claudel Edition spéciale : le plaisir de lire la poésie. Un supplément ludique et enrichissant Pour mieux découvrir une œuvre Et ses multiples sens. Des exercices d'observation, des questions, des jeux. Un prolongement de la lecture. Une ouverture sur l'art et les genres poétiques.

Depuis la nuit des temps, ils nous accompagnent et entretiennent notre complicité avec le surnaturel. Qu'ils nous enchantent ou nous fassent trembler, écoutons leur voix.

Ce volume se compose du recueil Ferrements (1960) et d'un ensemble parcourant un demi-siècle de poésie. On y retrouve toute la force de la « parole essentielle » de Césaire : une poésie où le lyrisme vient conjurer l'informe, où l'imaginaire des Antilles, la sensualité des images, la flambée des mots rebelles éclairent les rêves et les angoisses d'un nouveau monde à forger.